Si je compte bien, il sont 7, ces vilains défauts à cultiver*. Aujourd'hui, je vous en propose 3. À cultiver sans modération lorsque vous pratiquez la peinture intuitive, mais pas seulement... Ils sont aussi les boosters de votre créativité au quotidien.
La curiosité
Il ne s'agit pas là de la curiosité qui cherche à tout savoir pour mieux contrôler la situation quelle qu'elle soit... Avec pour objectifs de me rassurer ou de me protéger.
Ici, c'est la curiosité au goût d'aventure qui nous intéresse. Dans cet état-là, je suis pleinement ouverte à l'inconnu, et en l'occurrence à l'inconnu de moi quand je peins. Et je sens dans tout mon corps à la fois l'excitation, et un léger trac : oui je prends le risque de sortir de mes routines, des rails déjà tracés par d'autres, de mon confort, aux pouvoirs légèrement somnifères.
Peignez/Vivez avec curiosité, avec ce léger frisson devant l’inconnu... C’est lorsque la surprise arrive que nous éprouvons le plus intensément cette jouissance d’être vivant.
La curiosité c’est aussi un entraînement... Soyez curieux au quotidien : explorez, lisez, découvrez, expérimentez les Sorties perso décrites par Julia Cameron et Mark Bryan, et vous nourrirez votre imaginaire. Vous enrichir de formes, sensations, couleurs, c’est enrichir votre vocabulaire visuel lorsque vous peignez : votre intuition dispose de plus d’éléments pour s'exprimer.
La gourmandise
À ne pas confondre avec la goinfrerie impulsive. Évoquons plutôt ce délicieux ressenti lorsque nous sommes attiré vers quelque chose, sans avoir besoin de le justifier ou de le raisonner. Comme chez le pâtissier devant son étal de gâteaux. Vous ne savez pas pourquoi, mais aujourd'hui, c'est l'éclair à la poire. Alors qu'hier, vous ne résistiez pas au baba au rhum.
Devant notre palette de couleurs, il s’agit de la même gourmandise. Choisissez votre prochaine couleur avec gourmandise : pas parce qu’elle va «aller» avec ce qui est déjà là, ni parce que vous lui donnez un sens particulier (le rose la joie, le bleu le calme, le noir...). Laissez votre gourmandise vous guider.
La vraie gourmandise c’est aussi savoir s’arrêter quand on est satisfait. Personne ne vous oblige à finir ce gâteau. Personne ne vous oblige à continuer de remplir avec cette couleur la forme ou le « fond » qui l’a accueillie. La gourmandise, ce n’est pas du travail ("termine ce que tu as commencé"), c’est une énergie qui vient du ventre.
La paresse
C'est bien connu, la paresse, c’est essentiellement ne rien faire, se laisser porter et, surtout, ne prendre aucune décision. Et qu’importe les conséquences...
La paresse, quand on peint, ce n’est pas dangereux, c’est même recommandé. Pour une fois lâcher les manettes, quitter le centre de contrôle et laissez-vous faire par... vous-même. Laissez votre intuition vous emmener, vous êtes juste le bras, la main qui suit son courant. Ne lui résistez pas.
Imaginez : vous êtes à l’arrière d’une voiture de luxe, et ce n’est pas vous qui conduisez. Vous avez donc tout le loisir de voir défiler le paysage, de vous en émerveiller, de vous laisser surprendre. De la même façon, laissez-vous étonner par la façon dont votre peinture se développe, évolue...
Faites-vous confiance et laissez-vous guider par cette voix intérieure qui, elle, sait exactement, instant après instant ce que vous avez besoin de peindre. Ne l’interrompez pas par votre manie de vouloir tout comprendre, tout catégoriser et faire rentrer dans les cases. Vous ne comprenez pas ce que vous peignez ? Ce n’est pas grave, ce qui compte c’est ce que vous ressentez, en étant en contact avec ce qu’il y a de plus vivant en vous.
* Ces 7 vilains défauts à cultiver seront développés dans mon prochain livre 😊
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